2020.6 Vallée de la Cance et la route de la soie.

Rassurez vous , je ne me suis pas téléporté en Asie, du côté de Samarcande ( dont nos ami(e)s Dominique et François gardent je crois un souvenir ébloui, voir article du 05 /07/2014 ), mais simplement, au détour d'une balade, nous avons découvert l'importance du fil de soie en France, particulièrement en Ardèche. 

Nous sommes donc dans la vallée de la Cance un cours d'eau d'un peu plus de 40 kms descendant d'une altitude de 1000 m pour se jeter dans le  Rhône à Sarras. Ce cours d'eau est d'une grande pureté grâce à son tracé à travers des roches granitiques. Il constitue donc la matière première  idéale pour le moulinage ( j'y reviendrai ).

C'est notamment ici à hauteur de Vernosc lès Anonay que fût édifiée une usine de traitement de la soie en même temps que la construction d'un des tous premiers ponts suspendus de Marc Seguin, je vous en ai parlé en 2018 à propos des  pont de Tain l'hermitage et de Tournon sur Rhône. Je pense par contre ne pas vous avoir dit que Marc Seguin a eu 16 enfants et ...hasard ?... a construit 16 ponts suspendus !

Il reliait pédestrement Quintenas et Vernosc.

L'usine fût construite avec notamment une grande turbine qui fournissait l'énergie nécessaire.

Plusieurs bâtiments fûrent également érigés pour abriter le personnel et leur famille, une septantaine de personnes. Subsistent aussi les ruines d'une chapelle.

depuis le 13° siècle, les chinois étaient les grands producteurs de fil de soie suivis par les Italiens. Au 18° siècle, lors des fastes de la cour,  les tenues des puissants sont évidemment fabriquées en soie. Dès lors,  les français commencent à grande échelle la culture du mûrier qui est la nourriture principale des vers à soie. Ils installent des usines de moulinage notamment à Vernosc. Le moulinage est une technique de torsion du fil très particulière. Ils étaient ensuite envoyés dans des manufactures Lyonnaises où les "canuts" c'est à dire des ouvrières et ouvriers qui se donnèrent eux mêmes ce nom étaient chargés du tissage.

C'est ainsi qu'au détour d'une petite balade bien sympathique, nous avons pu appréhender un peu plus les métiers de la soie.

Comments

[Denis]

Pareil "chez nous", dans le Gard et dans l'Hérault où les soieries abondaient. Notre hameau a été bâti autour d'une soierie en 1835, mais elle fut abandonnée assez rapidement pour cause de manque d'eau...et de la concurrence chinoise (déjà)! Les vieux mûriers sont encore très nombreux et l'intéressant Musée de la Soie se trouve tout près de chez nous, à St. Hippolyte du Fort